Extrait 2

Le camion jaune

« Puis, nous allons au Musée Munch. Dans « La mère morte et l’enfant », dans « Mélancolie », je ne vois que les jaunes. Dans « Golgotha », le Christ planant sur la foule est jaune, sur fond très bleu. Dans « Senteur de cadavre », toute la pièce, ainsi que le lit où est censé reposer le cadavre, ne sont qu’un seul jaune. Dans « Femme en pleurs », le corps de la femme nue, debout à côté de son lit est entièrement jaune. D’autres encore, comme « le tronc d’arbre jaune », dans lequel, au milieu d’une forêt de neige gît un tronc d’arbre coupé peint en très jaune vif. Dans « La mort à la barre », la voile de la barque sur laquelle se tient un squelette est aussi jaune vif, presque citron.
Enfin, dans « Le cri », derrière l’être pétrifié d’angoisse, le ciel est jaune orangé. Exactement la couleur de mon camion.
Pourquoi, un camion jaune ? Pourquoi ce jaune, que je n’aime pas vraiment, par ailleurs. Il a fallu que je vienne jusqu’à Oslo, pour comprendre un peu mieux : je suis sûre que pour Munch le jaune correspond à l’angoisse de la mort.
Serais-je partie avec ce camion jaune pour surmonter, non seulement la solitude, mais aussi la mort ? Je crois que j’étais trop jeune, l’angoisse de la solitude suffisait à me combler. Ce n’est qu’après, plusieurs années après, que l’angoisse de la mort s’est insinuée en moi. Mais après avoir vu tous ces jaunes de Munch, je suis presque certaine, qu’elle était là, latente dans le jaune de mon camion, l’angoisse de la mort. »

Extrait 2

Le camion jaune

« Puis, nous allons au Musée Munch. Dans « La mère morte et l’enfant », dans « Mélancolie », je ne vois que les jaunes. Dans « Golgotha », le Christ planant sur la foule est jaune, sur fond très bleu. Dans « Senteur de cadavre », toute la pièce, ainsi que le lit où est censé reposer le cadavre, ne sont qu’un seul jaune. Dans « Femme en pleurs », le corps de la femme nue, debout à côté de son lit est entièrement jaune. D’autres encore, comme « le tronc d’arbre jaune », dans lequel, au milieu d’une forêt de neige gît un tronc d’arbre coupé peint en très jaune vif. Dans « La mort à la barre », la voile de la barque sur laquelle se tient un squelette est aussi jaune vif, presque citron.
Enfin, dans « Le cri », derrière l’être pétrifié d’angoisse, le ciel est jaune orangé. Exactement la couleur de mon camion.
Pourquoi, un camion jaune ? Pourquoi ce jaune, que je n’aime pas vraiment, par ailleurs. Il a fallu que je vienne jusqu’à Oslo, pour comprendre un peu mieux : je suis sûre que pour Munch le jaune correspond à l’angoisse de la mort.
Serais-je partie avec ce camion jaune pour surmonter, non seulement la solitude, mais aussi la mort ? Je crois que j’étais trop jeune, l’angoisse de la solitude suffisait à me combler. Ce n’est qu’après, plusieurs années après, que l’angoisse de la mort s’est insinuée en moi. Mais après avoir vu tous ces jaunes de Munch, je suis presque certaine, qu’elle était là, latente dans le jaune de mon camion, l’angoisse de la mort. »